Le corps humain possède deux systèmes nerveux indispensables à la survie :
Ces deux systèmes (SNC et SNE) dialoguent autour de la nourriture que nous ingérons.
À la première bouchée, les capteurs situés dans la bouche, puis au fur et à mesure de la descente de la nourriture, dans l’œsophage, l’estomac puis l’intestin, alertent l’encéphale. Lorsque ce dernier estime qu’il y a suffisamment de nourriture ingurgitée, il émet des signaux de satiété pour stopper la prise alimentaire (N.B. ce système peut se dérégler).
Une fois dans l’estomac, la nourriture est réduite en bouillie (chyme), grâce aux sucs et contractions gastriques. S’enchaînera un voyage de 5 à 7 heures dans l’intestin grêle, puis de 12 à 18 heures dans le côlon.
Durant tout ce temps, le nerf vague informe en permanence le cerveau (SNC) de ce qui se passe dans le ventre et régule les mouvements intestinaux (via le SNE). Les neurones intestinaux orchestrent les sécrétions pour la digestion et le rythme des contractions musculaires pour faire progresser le bol alimentaire (balai intestinal).
Le SNE se fie aux informations récoltées par les cellules entéro-endocrines (constituant la barrière épithéliale intestinale) et productrices de sérotonine. Ce laboratoire in vivo, analyse le contenu du chyme pour déterminer le type de nutriments et leur nocivité.
Un rapport est transmis au SNE et au SNC via le nerf vague. Ce sont les bactéries de la flore intestinale qui à la fois nourrissent ces cellules, mais qui produisent également des molécules d’alerte.
Si tout va bien cette machinerie complexe fonctionne en silence et sans douleur. Mais, si une toxine s’est infiltrée dans la nourriture, elle est détectée et c’est l’alerte générale !
La barrière intestinale met en marche le système immunitaire qui produit des médiateurs inflammatoires pour stimuler le nerf vague, qui informe à son tour le cerveau qui produira une douleur abdominale, une action anti-inflammatoire, ou augmentant l’activité du SNE provoquant diarrhée, vomissement ou autre manifestation corporelle.
Bailey, M. T. & al., (2011, 03 31). Exposure to a social stressor alters the structure of the intestinal microbiota: Implications for stressor-induced immunomodulation. Brain, behavior, and immunity, 25(3), pp. 397-407.
Si la qualité de notre alimentation est importante, nos émotions, nos ressentis n’en sont pas moins majeurs.
En effet, notre tube digestif est habité par 100 000 milliards de bactéries inféodées les unes aux autres et qui constituent le « microbiote » unique à chacun.
Des chercheurs ont démontré que les émotions et en particulier celles qui engendrent un fort stress modifient la flore intestinale (cf. Bailey & al., 2011).
Ils ont remarqué qu’en séparant une mère singe de son bébé plus de trois jours cela bouleversait leur microbiote. Ce dernier s’appauvrissait en bactéries « amies » pour s’enrichir de bactéries pathogènes.
Cela suggère qu’en cas de fortes émotions dues à un facteur stressant, notre flore intestinale se désorganise et nous rend plus vulnérables aux infections, aux maladies.
En tant que formatrice, enseignante, maman, soyez donc vigilante pour ne pas devenir l’agent stressant de l’autre. Le déclenchement des émotions négatives pourraient littéralement rendre malade vos apprenants, élèves ou enfants.
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