- 1. Le choc du diagnostic DYS pour les parents : une réaction normale
- 2. Diagnostic DYS : sortir de la culpabilité parentale
- 3. Après le diagnostic DYS : devenir un parent ressource, pas un sauveur
- 4. Témoignage : vivre un diagnostic DYS en tant que parent
- 5. L’avis de la psy : “Votre posture parentale fait toute la différence”
- Pour aller plus loin : repérez les signes DYS en toute confiance
Le diagnostic DYS d’un enfant peut être vécu comme un véritable séisme émotionnel par les parents. Ce diagnostic DYS parent-enfant bouleverse, mais apporte aussi des réponses précieuses. Il déclenche souvent un mélange d’émotions : soulagement, culpabilité, confusion, voire peur de l’avenir.
Pourtant, ce moment charnière peut devenir un point de départ vers un accompagnement plus serein et éclairé. Cet article vous guide pour accueillir vos émotions, sortir de la culpabilité parentale, et adopter une posture bienveillante et apaisée auprès de votre enfant.
L’objectif de cet article est de vous accompagner émotionnellement, de vous outiller pour mieux appréhender les troubles DYS, et de vous rappeler que vous n’êtes pas seul·e face au diagnostic DYS.
1. Le choc du diagnostic DYS pour les parents : une réaction normale
Apprendre que son enfant présente un trouble DYS (dyslexie, dyspraxie, dysphasie, etc.) provoque souvent une onde de choc émotionnelle. Même si certains parents s’y attendaient un peu, entendre le mot “trouble” de manière officielle déclenche une vague intérieure mêlée de tristesse, de soulagement… et de doutes.
Le diagnostic DYS pour un parent peut provoquer une véritable tempête émotionnelle. Que l’on s’y attende ou non, l’officialisation du trouble par un professionnel change tout.
1.1. Les réactions émotionnelles des parents après un diagnostic DYS
Tristesse, car l’on redoute pour son enfant un parcours scolaire difficile, un regard différent de l’école ou de la société.
Soulagement, car enfin, les difficultés ont un nom. Ce n’est pas un manque de volonté, ni une faute d’éducation.
Doutes, parce que tout change : que faire maintenant ? À qui s’adresser ? Et surtout… comment bien accompagner un enfant DYS ?
Ce tourbillon émotionnel est normal. Il ne fait pas de vous un mauvais parent, bien au contraire. Il signifie que vous êtes impliqué, concerné, et humain.
1.2. La peur du jugement après le diagnostic DYS de son enfant
Une fois le diagnostic DYS posé, une autre peur surgit chez le parent : celle de l’étiquette. Va-t-on enfermer mon enfant dans une case ? Va-t-il être stigmatisé ? Jugé ? Mis à part ?
C’est une crainte légitime. Le mot “trouble” peut faire peur. Pourtant, nommer une difficulté ne l’aggrave pas — au contraire, cela permet de mieux l’accompagner.
Dans un cadre scolaire, l’étiquette peut devenir un levier d’adaptation. Un enfant sans diagnostic peut être vu comme “paresseux” ou “dispersé”. Avec un diagnostic, il devient un élève à besoins spécifiques, et les enseignants peuvent enfin ajuster leur pédagogie.
Côté familial ou social, il faut parfois faire un peu de pédagogie. Expliquer que DYS ne signifie pas « incapable ». Que c’est un fonctionnement cognitif différent, pas une déficience intellectuelle.
Astuce : Utilisez des métaphores accessibles. Par exemple : « Il avance sur un sentier de forêt quand les autres prennent l’autoroute. Le paysage est différent, parfois plus sinueux, mais tout aussi riche. Il suffit de marcher à ses côtés. »
1.3. Prendre conscience de ses émotions en tant que parent d’enfant DYS
Face à l’annonce, beaucoup de parents se concentrent sur leur enfant… et oublient de s’écouter. Pourtant, ignorer ses émotions peut engendrer du stress, des tensions, voire un sentiment d’impuissance.
Accueillir ses ressentis est une étape essentielle du chemin. Vous avez le droit d’être en colère. D’avoir peur. D’être fatigué. De ne pas savoir par où commencer.
Et surtout, vous avez le droit de demander de l’aide. Que ce soit à un professionnel, à un groupe de parents, ou à vos proches.
Reconnaître vos émotions, c’est aussi montrer à votre enfant que les émotions ont leur place, et qu’on peut les vivre… sans s’y noyer.
2. Diagnostic DYS : sortir de la culpabilité parentale
Quand on apprend que son enfant est porteur d’un trouble DYS, un réflexe courant est de se sentir responsable. Beaucoup de parents perçoivent à tort le diagnostic DYS comme une remise en cause de leur rôle éducatif.
Pourtant, recevoir un diagnostic DYS en tant que parent, ce n’est pas un constat d’échec, mais bien le point de départ d’un accompagnement adapté.

Est-ce que j’ai fait quelque chose de travers ?
Est-ce que j’aurais dû le stimuler plus tôt ?
Est-ce que c’est parce que j’ai travaillé trop/pas assez ?
2.1. Les idées reçues sur les parents d’enfants DYS
Ces pensées, bien que compréhensibles, sont injustes envers vous-même.
- ❌ Non, ce n’est pas parce qu’il regardait trop de dessins animés.
- ❌ Non, ce n’est pas parce que vous avez raté une étape de son développement.
- ❌ Non, ce n’est pas parce que vous avez été trop laxiste ou trop exigeant.
Ce type de culpabilité parentale vient souvent de mythes éducatifs profondément ancrés dans notre société : l’idée que tout se joue avant 3 ans, que les parents peuvent “façonner” l’enfant à volonté… Or, la réalité neurodéveloppementale est bien plus nuancée.
Se libérer de ces injonctions, c’est aussi reprendre confiance dans votre rôle de parent : pas pour être parfait, mais pour être présent, aimant, attentif.
2.2. Le rôle du cerveau dans les troubles DYS : comprendre pour agir
Les troubles DYS sont aujourd’hui reconnus comme des troubles neurodéveloppementaux. Cela signifie qu’ils trouvent leur origine dans le développement du cerveau, souvent dès la grossesse, voire à un niveau génétique.
Concrètement ? Le cerveau d’un enfant DYS fonctionne différemment, notamment dans certaines zones liées au langage, à la motricité fine, ou à l’organisation. Ce n’est ni une anomalie, ni une déficience intellectuelle : c’est une différence de câblage cérébral.
Dans de nombreuses familles, on retrouve plusieurs membres porteurs de traits DYS ou de TDAH, parfois passés inaperçus. Ce n’est pas une faute. C’est une transmission neurodéveloppementale, comme on peut transmettre des yeux bleus.
Plutôt que de chercher une cause ou un coupable, il est plus sain de se demander :
« Qu’est-ce qu’on peut mettre en place maintenant, pour l’aider à grandir avec ses forces ? »
2.3. Parents d’enfants DYS : sortir du piège des comparaisons
Un piège courant, surtout au moment du diagnostic DYS, est la comparaison entre enfants.
“Pourquoi son cousin lit déjà des romans et pas lui ?”
“La voisine a deux enfants qui réussissent super bien…”
Mais comparer son enfant DYS aux autres, c’est comme comparer un vélo à une trottinette : ils n’ont pas le même fonctionnement… mais peuvent tous deux avancer, chacun à son rythme.
L’école (et parfois les proches) impose des repères très normés : lire à 6 ans, écrire en cursive à 7, calculer sans doigts à 8… Ces jalons ne sont pas invalides, mais ils ne sont pas universels.
Ce qui compte, ce n’est pas d’aller plus vite que les autres, mais de permettre à votre enfant d’aller aussi loin qu’il peut, dans de bonnes conditions.
Apprenez à voir ses progrès à lui. Même s’ils vous semblent minimes, pour lui, c’est peut-être une immense victoire.
Chaque enfant a son tempo. L’amour, la confiance et la patience sont les meilleurs carburants pour qu’il avance… à sa manière.
3. Après le diagnostic DYS : devenir un parent ressource, pas un sauveur
Quand le diagnostic DYS tombe, beaucoup de parents veulent “rattraper”, “protéger” ou “sauver” leur enfant de toute difficulté. C’est une réaction d’amour… mais qui peut involontairement freiner son développement.
Être un parent ressource, c’est ne pas faire à la place, mais être présent pour faire avec. C’est proposer des outils adaptés, des repères clairs, de l’écoute — tout en laissant l’enfant expérimenter, même l’échec. Car c’est ainsi qu’il construit sa résilience.
3.1. Créer un climat sécurisant après un diagnostic DYS
Le foyer familial est le premier espace de sécurité pour un enfant. S’il s’y sent compris, valorisé, écouté… il pourra mieux affronter les défis du dehors.
Quelques clés simples pour instaurer un climat émotionnellement sain :
- Accueillez les émotions sans les minimiser : « Je vois que tu es frustré, c’est normal. »
- Instaurez des routines rassurantes : elles structurent sans enfermer.
- Valorisez les forces de votre enfant : « Tu as une super mémoire visuelle ! », « Tu expliques bien les choses à ta sœur ! »
- Riez ensemble. L’humour allège les tensions et renforce les liens familiaux.
Une maison où l’on peut être soi, c’est un véritable tremplin pour mieux vivre avec sa différence.
3.2. Encourager l’autonomie sans surprotéger un enfant DYS
Lorsqu’un enfant a des difficultés d’apprentissage, le réflexe naturel peut être de lui éviter toute frustration : faire les devoirs à sa place, parler pour lui à l’école, le dispenser de toute tâche complexe…
Mais cela peut lui envoyer un message inconscient : « Tu n’en es pas capable. »
Au lieu de faire à sa place, essayons de :
- Fractionner les tâches : « On commence ensemble, puis tu continues. »
- Proposer une aide temporaire : « Je te montre une fois, après tu essaies seul. »
- Laisser l’enfant demander lui-même de l’aide à son enseignant.
Accompagner un enfant DYS, c’est construire un filet de sécurité… pas une bulle. Il doit pouvoir tomber sans se blesser, mais aussi apprendre à se relever.sser, mais il doit pouvoir sauter par lui-même.
3.3. Célébrer les petites victoires de l’enfant et du parent
Un enfant DYS peut vite perdre confiance en ses capacités, surtout si le diagnostic DYS parental devient une source d’inquiétude plus que d’accompagnement. Lui redonner de l’autonomie, c’est lui permettre de se prouver qu’il peut réussir, même différemment.
Quelques stratégies pour booster l’autonomie :
- Donner des responsabilités adaptées : mettre la table, préparer son cartable avec une checklist visuelle…
- Proposer des outils concrets : minuteur visuel, planning hebdo, pense-bête coloré…
- Laisser du temps. Beaucoup de temps. Même si c’est plus long, il apprendra.
Et surtout, ne pas oublier de célébrer chaque petite victoire :
- « Tu as rangé ton bureau seul ! »
- « Tu t’es préparé sans que je te le dise ! »
Ces moments renforcent l’estime de soi… et nourrissent une dynamique positive.
4. Témoignage : vivre un diagnostic DYS en tant que parent
“J’ai appris à lâcher la perfection”
Carole, maman de Théo (9 ans), revient sur ce moment clé où le diagnostic DYS est tombé, et sur le chemin de parentalité qu’elle a parcouru depuis.

« Quand le neuropédiatre nous a confirmé que Théo était dyspraxique, j’ai eu comme un vertige. Ce mot, je ne le connaissais pas. Je pensais qu’il avait juste “du mal avec ses mains”, qu’il était un peu maladroit. Mais ce jour-là, tout prenait un autre sens. »
« Au début, j’ai ressenti un mélange de soulagement — enfin une explication — et de panique. Est-ce que je saurai l’aider ? Est-ce que son quotidien va être compliqué ? »
« J’ai tout de suite voulu faire au mieux. J’ai aménagé son bureau, imprimé des fiches, acheté des outils, cherché des spécialistes. Je voulais que tout soit parfait, millimétré. Je pensais qu’en contrôlant tout, je pourrais éviter les obstacles. »
« Mais rapidement, j’ai compris que je m’épuisais… et que je l’étouffais un peu. Je faisais ses devoirs avec lui, je corrigeais sans cesse, je voulais qu’il “réussisse comme les autres”. Et un jour, il m’a dit : “Maman, est-ce que c’est grave si je suis comme ça ?” Là, j’ai su que je devais changer. »
Carole, maman de Théo (9 ans)
Depuis ce jour, Carole a choisi une autre voie : celle de l’acceptation et de la confiance.
« J’ai appris à lâcher la perfection. J’ai compris que Théo n’avait pas besoin que je sois une maman parfaite, mais une maman présente, calme, qui croit en lui. Aujourd’hui, je m’adapte à son rythme. On fait les devoirs en deux temps, on célèbre ses
efforts, pas seulement les résultats. »
« Il y a encore des moments de doute, bien sûr. Mais il y a surtout plus de rires, plus de complicité, et une fierté immense quand je vois les progrès qu’il fait. J’ai arrêté de vouloir le “réparer”. Maintenant, je l’accompagne, tout simplement. »
Carole, maman de Théo (9 ans)

5. L’avis de la psy : “Votre posture parentale fait toute la différence”
Lors d’un échange avec une psychologue spécialisée dans les troubles neurodéveloppementaux et l’accompagnement parental, plusieurs éclairages essentiels ont émergé pour aider les parents à trouver leur juste place après un diagnostic DYS.
5.1. Quand les émotions débordent : un passage normal
Dès le début de notre conversation, la professionnelle insiste :
“Le moment du diagnostic est souvent vécu comme une onde de choc. Même si l’on s’y attendait, le fait d’entendre un mot précis, posé par un spécialiste, bouleverse. Il y a un avant et un après.”
Ce qu’elle observe le plus souvent ? Un mélange de soulagement (on comprend enfin les difficultés) et de tristesse (les projections idéalisées tombent à l’eau).
“C’est une forme de deuil, symbolique. Le deuil de l’enfant imaginaire, celui qu’on avait en tête. Pour pouvoir pleinement accueillir l’enfant réel, avec ses besoins particuliers, ses forces… et sa singularité.”
5.2. Accompagner ne veut pas dire tout contrôler
Une des erreurs les plus courantes qu’elle relève chez les parents, c’est le désir de “bien faire” à tout prix — au point parfois d’en faire trop.
“Ce que je dis souvent aux familles : votre enfant a besoin d’un filet, pas d’une cage. Il doit se sentir soutenu, pas étouffé.”
Vouloir éviter toutes les frustrations, corriger systématiquement, intervenir avant même que l’enfant ne tente quelque chose… cela envoie un message implicite : “Tu n’en es pas capable sans moi.” Or, cela peut éroder sa confiance.
La posture aidante, c’est celle qui dit : “Je suis là si tu as besoin, mais je te laisse essayer d’abord.”
5.3. Le cadre émotionnel, plus important que les outils
Quand on lui demande ce qui change réellement le quotidien des enfants DYS, sa réponse est claire : ce n’est pas une méthode miracle ou un outil magique.
“Ce qui compte le plus, c’est l’ambiance émotionnelle dans laquelle l’enfant évolue. Se sent-il accueilli ? A-t-il le droit de se tromper ? A-t-il un espace où il peut poser ses émotions sans jugement ?”
Elle recommande de mettre en place des rituels, de verbaliser ce que l’enfant vit (“Je vois que tu es découragé, on va faire une pause”), et de valoriser les efforts, même minimes.
Autrement dit, un cadre stable, chaleureux, et sans pression est souvent plus efficace qu’une panoplie d’outils high-tech mal utilisés.
5.4. Le regard des parents : un levier puissant
Pour conclure, cette professionnelle nous glisse une réflexion précieuse :
“Le regard que vous posez sur votre enfant est un miroir qu’il intègre. Si vous voyez ses difficultés comme un poids, il les portera comme un fardeau. Si vous voyez en lui une personne capable, pleine de ressources, il s’appuiera sur cette vision pour avancer.”
Et de rappeler :
“Vous n’avez pas besoin d’être parfait. Vous avez juste besoin d’être là, de faire de votre mieux… et de continuer à apprendre, vous aussi.”
Pour aller plus loin : repérez les signes DYS en toute confiance
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