Pédagogie de l’autonomie Par Paulo Freire

26 mars 2017

Une heureuse rencontre

En 1996, à l’occasion de la manifestation commémorative du centenaire de la naissance de Célestin Freinet qui s’est tenue dans le grand amphithéâtre de la Pontifica Universitas Catolica de São Paulo rempli à son comble, nous avons pu, Pierre Clanché et moi-même, grâce à l’intervention de Fatima Morais, rencontrer Paulo Freire et son épouse Nita, et nous entretenir avec eux. Malgré sa grande fatigue liée à de graves problèmes cardiaques, Paulo Freire avait tenu à être présent. Sollicité par les participants, il prit la parole et discourut avec brio sur la nécessité permanente de développer une éducation porteuse de citoyenneté et respectueuse des milieux sociaux. Il insista sur l’importance du travail conduit par Célestin Freinet. Ces deux hommes ne se sont jamais rencontrés, mais ils ont porté en eux les mêmes rêves et les mêmes espérances. L’un comme l’autre conduisaient une même approche pédagogique. Chacun possédait un don extraordinaire de s’adresser avec maestria à un auditoire dont il captait l’attention et attirait l’intérêt avec aisance.
Six ans auparavant, Paulo Freire avait donné une conférence à un séminaire réunissant des éducateurs brésiliens, membres du groupe «Pédagogie Freiner» de la région du Nordeste brésilien, à Olinda. Des extraits de son discours avaient été publiés dans la revue de l’ICEM-Pédagogie Freinet Le Nouvel Éducateur (octobre 1991). Je pense que ces propos résument parfaitement le sens de l’intervention qu’il fit lors de cette commémoration.
«Les rêves de Freinet sont aussi mes rêves. Il y a concordance de nos rêves et de nos objectifs : la lutte, l’engagement permanent pour une éducation populaire, pour une école qui tout en étant sérieuse n’a pas honte d’être heureuse. Je vois les mêmes questions problématiques dans l’éducation brésilienne que celles que Freinet a vues dans l’éducation française. Je les appelle “dicotomias”. En portugais, cela signifie séparer les choses qu’on ne peut jamais séparer parce qu’elles constituent une unité. Par exemple, la pratique et la théorie. Je propose aux enseignants de réfléchir à leur pratique parce que c’est à travers la réflexion que l’on arrive à la théorie et que l’o

Présentation de l’éditeur
«L’idéologie fataliste et immobilisante qui anime le discours néolibéral parcourt librement le monde. Avec des airs de postmodernité, elle insiste pour nous convaincre que nous ne pouvons rien contre la réalité qui, d’historique et sociale, passe pour être ou devenir “quasi naturelle”. Des phrases comme “la réalité est ainsi, que pouvons-nous faire ?” ou “le chômage dans le monde est une fatalité” rendent compte de cette idéologie et de son indiscutable volonté immobilisatrice. De son point de vue, cette idéologie n’offre qu’une seule sortie pour la pratique éducative : adapter l’apprenant à cette réalité qui ne peut être changée. Il en découle la nécessité de l’entraînement technique indispensable à l’adaptation de l’apprenant, à sa survie.
Ce livre est un choix décisif contre cette idéologie qui nous nie et nous humilie en tant qu’être humain. Il nécessite que le lecteur ou la lectrice s’y investisse dans une attitude critique avec une curiosité croissante.»

Paulo Freire

Cet ouvrage s’inscrit dans la philosophie éducative et politique, orientée par une vision optimiste de l’être humain, que Paulo Freire a développée à travers sa pratique d’éducateur et ses nombreux écrits dont Pédagogie des opprimés (Maspéro, 1974).

Paulo Freire (1921-1997), pédagogue brésilien, praticien et théoricien, philosophe de l’éducation populaire et universitaire, internationalement reconnu en particulier par ses travaux sur l’alphabétisation et par son engagement pratique même dans la lutte contre l’oppression par l’éducation tant au Brésil que de par le monde. Ses ouvrages sont traduits dans plus de vingt langues. Contraint de fuir le régime de la dictature brésilienne, il a été amené à vivre et à travailler en Bolivie, au Chili, aux États-Unis puis en Suisse.

Biographie de l’auteur
Paulo Freire (1921-1997), pédagogue brésilien, praticien et théoricien, philosophe de l’éducation populaire et universitaire, internationalement reconnu en particulier par ses travaux sur l’alphabétisation et par son engagement pratique même dans la lutte contre l’oppression par l’éducation tant au Brésil que de par le monde. Ses ouvrages sont traduits dans plus de vingt langues. Contraint de fuir le régime de la dictature brésilienne, il a été amené à vivre et à travailler en Bolivie, au Chili, aux États-Unis puis en Suisse.

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